Au printemps, le cognassier donne au sein
de ses feuilles veloutées d'un vert amandes des fleurs d'un rose délicat aux
pétales fragiles. Sans soin aucun, elles auront laissé place à l'automne à de
gros fruits verts puis jaunes d'or à maturité, très odorants, dont le poids
fait parfois ployer les branches. Le cognassier n'est pas originaire de nos
régions mais plutôt du Caucase. Robuste, il s'est naturalisé surtout autour de
la Méditerranée et, peut-être grâce à des cultivars plus résistants au froid,
il est remonté vers le Nord.
Qui croirait en le voyant porter fièrement ses lourds fruits dorés dans les
champs de Normandie à la fin de l'automne, ou angéliquement couvert de fleurs
roses au printemps, qu'il n'est pas originaire de notre terre? Il y grandit en
tout cas sans effort, même si ses fruits ne mûrissent qu'avec les gelées,
contrairement à ses cousins d'Orient dans lesquels on peut croquer.
Il fait partie de ces fruits d'automne à la saveur à la fois bien astringente
et plus sucrée après les gelées, aux vertus adoucissantes, comme les précieuses
cormes, nèfles, arbouses... qui régulent nos transits enflammés par la beauté
et les clairs-obscurs de l'été indien et ravivent notre appétit défaillant, en
nous communiquant leur vigueur. Parfois consommé comme un légume, cuit
en pâte, en mélasse, en gelée, en soupe, en potée... il est l'artisan d'une
magie toute particulière et inspirante: sa ferme douceur acidulée peut
convertir les graisses en crème aux usages tant culinaires que médicinaux,
comme dans la recette de potée
aux coings (tome 1 de "Savourer le chant des saisons"). Il était révéré par
les anciens grecs, offrande favorite des Dieux et, aphrodisiaque féminin, un
des attributs de la déesse Aphrodite: pommes d'or des Hespérides, et de la
discorde, offrandes de Pâris à la plus belle, premier des évènements qui
mèneront à la guerre de Troie.
Voici quelques recettes afin de
profiter d'une récolte toujours abondante, sans l'étouffer dans le sucre:
- une fois récolté, de préférence sur la branche, on le pose sur des claies en
évitant les chocs. Il ne se gardera pas passé Noël...On peut aussi le couper en
tranches et le plonger dans le miel si on dispose d'une récolte abondante. Il y
communiquera son parfum et ses propriétés au miel, qui en prendra la
douceur.
- si vous appréciez son parfum, dont l'astringence entêtante incommode parfois,
il fait merveille dans les placards pour communiquer sa senteur florale au
linge et éloigner les mites. Sinon, posé dans une coupe, il embaumera la pièce,
mieux qu'un parfum synthétique. A tenir éloigné des autres fruits cependant:
son astringence excite la fermentation.
- moi, j'adore la mélasse de coings, ou coignarde. Cela fait
deux ans que je n'avais pu en faire mais, grâce à un généreux ami tourangeau,
j'en ai réalisé à nouveau en plein Paris avant-hier. Pour cela, comme le
birnel, on peut soit passer
les coings, une fois leur duvet frotté au torchon, à la centrifugeuse, s'ils
sont bien mûrs et un peu juteux (pour une astringence plus prononcée), soit les
cuire coupés en quartiers (plus de douceur et de pectine, et une très belle
couleur), ni épluchés ni épépinés, en les couvrant d'eau. Ensuite, on laisse
réduire le jus débarrassé des éventuels morceaux, à feu fort, jusqu'à réduction
au 1/6 à peu près, c'est-à-dire jusqu'au point où une goutte versée sur une
assiette devient rapidement collante. Cette mélasse à la belle couleur sang,
dont l'astringence persiste légèrement sous la douceur, est délicieuse sur du
fromage blanc, avec un fromage en sandwich, dans une soupe, dans une potée de
légumineuses, à la cuillère, dans une tarte... et en remplacement de la triste
tomate omniprésente.
- pour moi, la meilleure méthode de
pâte de coing, ou cotignac est la suivante: on cuit les coings
dans leur peau au four ou sous la cendre, environ 3/4h à four moyen. Puis on
les épluche et on ôte le "gravier" avec les pépins, on les écrase à la
fourchette, et on les passe au chinois. Après avoir clarifié du miel,
c'est-à-dire l'avoir écumé après l'avoir chauffé à feu doux, on le mêle aux
coings, 1 part de miel pour 3 à 4 parts de coings, et on tourne jusqu'à ce que
la pâte se décolle de la casserole. On peut ajouter un peu de cannelle et de
girofle si on souhaite. Il faut ensuite le laisser "sécher" 24 à 48h dans un
endroit sec, idéalement exposé au vent du Nord, avant de découper et conserver
dans des boîtes en fer-blanc, entouré de papier gras ou saupoudré de sucre.
Délicieux remède aux transits rapides du moment.
- si les grains n'ont pas été cuits, on peut en faire bouillir une cuillerée à
café dans une tasse d'eau. Cette gelée a servi de gomina, et
me permet de rafraîchir, quand j'y pense, mes bouclettes aplaties par les
matins frais. Cette gelée est également un bon remède en cas de toux sèche, de
diarrhée avec irritation, de bronchite, de cystite, d'émotions brûlantes,
d'angine... toutes inflammations dont nous accompagnons parfois l'enflammement
des arbres.
- en 2014, j'avais préparé du vin de coings en mêlant 1 part
de miel, 1 part de suc de coings et 3 parts d'eau. Le résultat fut un nectar,
qui finit cependant, en l'absence de lieu de conservation correct, par devenir
du vinaigre. J'ai gardé longtemps ce vinaigre rose, au goût onctueux de fleur,
pour aromatiser avec parcimonie des salades d'exception.
- une autre recette à boire: un coing râpé dans une bouteille d'eau-de-vie,
avec un bâton de cannelle, mis au soleil pendant 21 jours. On obtient une
liqueur rose que l'on sucre avec du miel ou du sucre,
éventuellement relevée de coriandre, de girofle et de cannelle, et qui tourne
rapidement la tête à moins d'y jeter quelques amandes amères ou un peu
d'extrait d'amande amère.
- une fois cuit, il soulignera le parfum d'une tarte aux pommes, d'un chausson,
d'un crumble ou d'une compote si on l'y mêle. Quelques dés dans une salade au
céleri rave ou "céleri rémoulade" le rendront émouvant d'équilibre entre les
textures (comme dans une recette du tome 1). Quelques tranches de coing cuit au
four arrosé de miel accompagneront une glace maison (romarin, roquette,
cresson...), à moins que ce ne soit l'inverse.
- coing confit au vin: on coupe le coing en tranches, on met
les pépins dans un nouet, et on cuit le tout en couvrant d'un bon vin rouge, ou
de moût (jus frais de raisin), qu'on laisse réduire. On sucre au miel quand la
préparation est tiède. A souligner éventuellement d'un trait d'eau de rose où
des pistils de safran auront rendu leur arôme.
- crème de coing: le coing se marie très bien au potiron, ou
aux poireaux comme en Europe de l'Est pour des soupes reconstituantes de soir
d'automne. Par exemple comme ceci: faire fondre à feu moyen deux poireaux en
lamelles dans du ghee. Ajouter un beau coing coupé en tranches fines et 1 l de
bouillon de légumes ou de poulet. Laisser frémir 1/4h. Saler, poivrer. On peut
relever au poivre de sichuan, ou avec quelques graines de fenouil frais
cueillies dans le jardin, ou quelques baies roses. Un peu de fromage sec ou à
pâte dure râpé lui donnera une saveur plus terrestre.
- brioche au coing et à la rose, recette de "S'cuiz in" très
légèrement modifiée : la veille, délayer 10g de levure boulangère dans 4
c. à soupe de lait tiède. Ajouter le mélange à 275g de farine T55 mêlée à 20g
de sucre et une pincée de sel. Ajouter petit à petit 2 c. à soupe d'eau de
fleurs d'oranger, puis deux oeufs entiers et un jaune. Ajouter 150g de beurre
mou et pétrir jusqu'à obtenir la texture appropriée. Placer dans un endroit
tiède et humide à l'abri des courants d'air, par exemple le four chauffé puis
éteint avec le lèche-frite rempli d'eau. Attendre que la pâte double de volume.
Puis la mettre au frais pour la nuit.
Rabattre et étaler la pâte uniformément en rectangle. Découper des bandes
régulières d'une taille légèrement inférieure à la taille du moule avec
couvercle que vous allez utiliser. Rouler une tranche de coing de même hauteur
dans chaque bande, puis placer les rouleaux dans le moule de façon à occuper
tout l'espace. Délayer 3/4 de tasse de miel rozat ou de sirop
de rose maison (eau de rose et sucre) avec le même volume d'eau et remplir une
partie du moule où sont les rouleaux. Mettre à four moyen. Quand la pâte monte
jusqu'aux bords, couvrir d'une feuille de papier cuisson et d'un couvercle.
Vérifier la cuisson et terminer sans couvercle pour laisser colorer. Déguster
tiède, avec une chantilly non sucrée, un jour de pluie ou de tristesse, de
grande balade en forêt dans les tapis de feuilles, pour un goûter d'enfants aux
joues rose vif...
- tatin de coings: cuire les coings au four dans leur peau.
Les éplucher, couper en tranches épaisses et disposer au fond d'un moule à
tarte généreusement beurré au ghee. Faire un sirop avec du sucre et de l'eau
safranée aromatisée de deux clous de girofle. Arroser les tranches de coings,
sans excès. Couvrir de pâte feuilletée. Mettre à four moyen. Finir la cuisson
en retournant la tatin. Servir avec une chantilly non sucrée.
Tag - recette
lundi 25 septembre 2017
Le coing, recettes
Par Florence le lundi 25 septembre 2017, 18:20
samedi 14 janvier 2017
Tome 4 de "Savourer le chant des saisons" et menus du moment
Par Florence le samedi 14 janvier 2017, 15:16
Le top départ a été donné
jeudi:
le tome 4 de
"Savourer le chant des saisons" est sur Ulule!
Ce volume contiendra plus de 180 recettes, les sections "cueillette" et
"préparations du mois" seront évidemment plus importantes, comme celles des 2
tomes suivants, et de plus nombreuses photos illustreront les plantes.
Si vous souhaitez soutenir ce travail, vous pouvez pré-acheter le tome sur
Ulule, réserver un stage ou un dîner, ou simplement communiquer et "liker" sur
les réseaux sociaux (où je ne suis pas). Plus de détails sur le site...
Et quelle belle tâche que la mienne à présent: comme la Terre en dormition
givrée, rêver le printemps fleuri et lumineux dans le cocon de nuit d'un hiver
bien frais, dans la douceur angélique des lumières rases, dans l'ébullition
pure des brumes matinales...!
Voici quelques propositions de menus onctueux et pectoraux, tandis que les
températures descendent à nouveau:
Petit-déjeûners: mon porridge au
gingembre, pomme au four, thé fumé; tchaï, porridge d'orge grillée, pâte de
coing; tartines grillées, beurre fondu, compote d'orange amères, jus de
carottes.
Déjeûners: flan de carottes, fondue de chou chinois au setchuan, chutney de
poires; potée de pois chiches acidulée aux épices et poireaux, risotto d'orge
aux coeurs d'artichauts et citron bergamote, tranches de mandarine
confite.
Goûters: tarte au citron, galette à la frangipane, panna cotta, tatin de poires
au gingembre et à la mandarine, lait de poule, sabayon au champagne ou au
Vouvray.
Dîners: gratin dauphinois; minestrone et pain noir; crème d'orge.
Porridge au gingembre
Pendant les cures, je me suis aperçue que la recette du porridge n'était pas
évidente pour tout le monde...Moi, je le fais comme ça:
Ingrédients: 3 cuillerées à soupe de flocons d'avoine, 1 1/2 tasse d'un mélange
moitié eau moitié lait cru, 1 c. à café de gingembre frais pelé et râpé, 1 c. à
soupe d'amandes effilées, 1 c. à soupe de raisins secs, 1 c. à café de baies
d'épine-vinette, 1 c. à café de graines de lin, 2 c. à café de mélasse de
raisin ou de poire, une poire coupée en cubes.
Préparation: faire chauffer le mélange eau et lait avec les flocons. Ajouter
les graines de lin et les fruits secs. Quand la préparation a pris corps, de la
consistance d'une crème fouettée, ajouter le gingembre et la mélasse (miel à
défaut), ainsi que la poire. Consommer bien chaud.
Lait de poule
pour début de grippe... ou gourmands.
Ingrédients: 2 jaunes d'oeufs, 1 tasse de lait cru, 1 tasse d'eau, 2 c. à soupe
de crème liquide, 1 c. à soupe d'eau-de-vie ou de liqueur (de préférence,
bénédictine ou chartreuse), sucre ou miel.
Préparation: chauffer le lait avec l'eau. Ajouter la crème et retirer du feu.
Fouetter ou passer au shaker avec les jaunes d'oeufs battus avec le sucre ou le
miel, et la liqueur. Boire joyeusement et bien mousseux.
Chez certains, les prémisses de la baisse importante de température prévue a
déjà envoyé les souffles vers les hauteurs et déclenché des affections ORL:
bains de pied chauds au gros sel ou à la moutarde, beurre clarifié à jeûn dans
un verre de tisane chaude (camomille par exemple), contemplation du bout du nez
(en louchant) pendant quelques minutes chaque jour, frictions du corps
entier...
Ce merveilleux froid qui arrive, s'il dure un peu, nous permettra de relâcher
la chaleur accumulée toute cette année, de trouver une certaine paix, la clarté
de nos pensées, le rayonnement de notre coeur... N'hésitons pas à nous y
exposer! Et appelons la pureté de la neige à le couronner...
lundi 26 décembre 2016
Le temps de la suspension du temps, propositions de menus et recettes pour estomac festifs ou trop chargés
Par Florence le lundi 26 décembre 2016, 13:35
Nous entrons aujourd'hui dans ces douze jours
entre Noël et l'Epiphanie, trêve des confiseurs ou héritage des Saturnales, où,
les excès alimentaires aidant, le temps se suspendait, et avec lui les
hiérarchies, les règles de la société, les guerres et les compétitions, voire
les activités de la Bourse; hommage au Féminin, à ce point de l'année où toute
puissance se réserve et se régénère, où les règles écrites s'effacent et se
renouvèlent en se perdant ou se renversant, dans le silence assourdissant des
festivités. A voir cette année 2016 qui s'achève, je crois que des Saturnales
s'imposeraient, une alternative courageuse aux trublions qui l'ont animée. Oui,
parce qu'une société qui accepte que ses règles soient complètement abolies
pour
quelques jours, c'est une société qui
affronte leur validité ou leur inanité: quand le clochard est devenu roi ou le
migrant devenu bourgeois, ou le brigand devenu policier, la véritable place de
chacun apparaît avec force au moment du retour à l'ordre établi, et dans le
joyeux chaos se lève la chape de l'ennui et de l'usure.
Petits-déjeûners: cuchaule ou fouace rabelaisienne (brioche au safran), crème
fouettée, thé guen maicha, compote de cédrats; blinis, pâte d'olives vertes,
écorces d'oranges confites, brouillé de lait aux
fleurs, thé d'arbousier ; tiramisu, clémentines, thé d'orge grillée;
tarte au citron bergamote, thé
de frêne; pain d'épices, pomme au four, chantilly, thé fumé; soupe de légumes,
pain noir, beurre, compote de pommes.
Déjeûners: tartines aux légumes, salade de mâche aux noix, potée de pois
chiches aux 13 épices (dans "Le goût du paradis"); couscous de légumes d'hiver,
semoule d'orge au beurre, confit de cédrat; gratin de chou-fleur et épinards au
carvi, naans, pesto de persil, chutney de pommes; haricots rouges à la
bourguignonne, gratin de polenta, confit de topinambours aux pommes, salade
verte; gratin dauphinois, salade d'endives et chicons.
Dîners: tatin d'endives, potée de haricots; soupe de lentilles, carotte et
céleri, pain de kamut ; purée de céleri gratinée, soupe de cresson (et
orties séchée éventuellement) ; potée de carottes, poireaux et pommes de
terre ; bortsch et dumplings; fondue vau vacherin.
Blinis ou
pancakes
Recette de mon livre "La Voie Lactée"
Ingrédients: lait ribot, farine de seigle, une pincée de sel; ou lait, 1
lamelle de levure boulangère, farine de blé, miel, eau de fleurs d'oranger, 1
pincée de sel.
Mélanger les ingrédients la veille ou quelques heures avant. Laisser reposer la
pâte en entourant le contenant de linges pour le préserver des courants d'air.
La pâte est prête quand des bulles se forment et remontent à la surface. Cuire
les blinis à feu moyen dans une poêle de petite taille.
Tartines aux légumes
Ingrédients: lait, farine, fromage fondant (vacherin, reblochon cendré,
comté...), légumes de saisons coupés en tranches (tronc de brocolis, coeurs
d'artichauts, carotte, panais, chou...), origan ou za'atar, grandes tranches de
pain pas trop épaisses et un peu sèches, éventuellement lamelles de tomate
confite.
Préparation: Couper les légumes en tranches et les disposer dan une poêle ou
une casserole plate. Les arroser d'eau, ajouter un peu de beurre clarifié et
faire cuire à feu fort. Quand l'eau s'est évaporée, vérifier la cuisson des
légumes et réserver.
Faire chauffer 1 cuillerée à soupe de beurre clarifié dans une casserole,
ajouter 3 cuillerées à soupe de farine de blé et faire blondir à feu moyen.
Délayer la farine à feu doux, en tournant sans arrêt, avec 2 tasses de lait cru
versé peu à peu. Quand la préparation a pris du corps, arrêter le feu, ajouter
du fromage selon votre goût, saler et poivrer.
Disposer les légumes sur les tranches de pain, tartiner avec la béchamel,
saupoudrer d'origan et passer à four chaud le temps de faire un peu
gratiner.
Couscous de légumes
d'hiver
Ingrédients: carottes, panais, chou chinois ou daubenton ou de Bruxelles,
artichauts, beurre clarifié, garam masala...
Préparation: éplucher et découper chaque légume séparément en tranches pas trop
fines, sauf les artichauts. Mettre les artichauts à cuire dans de l'eau
bouillante salée et citronnée. Faire cuire chaque légume séparément à
l'étouffée dans un peu d'eau avec un peu de beurre et de sel. Réserver.
Récupérer le coeur des artichauts à mi-cuisson et finir leur cuisson à
l'étouffée aussi. Mélanger tous les légumes et leurs bouillons, ajouter un peu
de garam masala et chauffer à feu doux quelques minutes. Servir.
Voici quelques propositions pour se nettoyer après les agapes et les excès,
pendant ou après ces douze jours entre Noël et la Chandeleur où tout était en
suspens.
Après le pic de tiédeur de ce WE, la saveur astringente peut nous permettre de
nous rassembler à nouveau, et de retrouver une impression de pureté et de
légèreté: thé, tisane de feuilles, café d'orge...
Si on a trop bu, une soupe à l'oignon gratinée bien poivrée, avec un peu de vin
blanc, ou une poêlée de chou chinois ou Daubenton au carvi et au beurre
clarifié, ou une soupe de vermicelles au lait salée, ou un thé à la cannelle...
apaiseront les souffles. Un passage au hammam en climat sec, au sauna en climat
humide, avec alternance de bain ou douche froide, également... En prévention
des excès de boisson: 6 amandes amères, un très ancien "truc".
Si on a trop mangé, on peut éviter de
brutaliser à nouveau son corps par un jeûne: manger léger, bien cuit, en
s'arrêtant juste avant la satiété, arrosé avec le bouillon de potées longuement
mijotées à tout petit feu, et boire de l'eau chaude entre les repas, avec
éventuellement du gingembre sec ou de la racine d'angélique, du miel et du
citron.
Si on se sent écoeuré au matin, ou assoiffé par la nuit tiède, du citron encore
et toujours, ou de la mélasse de grenade, du verjus, du jus d'épine-vinette...
tous ces acides rafraîchissants qui ont disparu de nos étagères, et qu'on
trouve encore dans les épiceries exotiques. A défaut, de l'eau vinaigrée, au
vinaigre de cidre...
Si la voix s'est cassée de trop de chant, d'alcool ou d'exposition à
l'humidité, voici un remède délicieux: faire revenir les tranches entières d'un
citron dans du beurre clarifié jusqu'à ce qu'elles soient translucides, ajouter
un peu de sucre qu'on laisse très légèrement caraméliser, et consommer
immédiatement.
Et, d'une manière générale, pour chasser le froid de l'hiver, ou en profiter,
l'Ayurveda recommande vivement le sport sous la couette, sans oublier les fous
rires et les câlins, panacées universelles!
mercredi 19 octobre 2016
La maquette est finie!!! Bientôt le livre...
Par Florence le mercredi 19 octobre 2016, 13:58
Et, du coup, je retrouve le temps
de d'écrire pour ce blog. Cela commence avec une récolte extraordinaire: des
olives, en plein Paris! De quoi faire deux à trois bocaux d'olives piquées ou
cassée, grâce à mon amie Cécile, et de retrouver un peu la saveur inimitable
des olives de St Rémy-de-Provence!
Voici les deux recettes, pour ceux qui ont accès à des olives (elles seront
dans mon livre, commentées):
Les olives vertes cassées
La cueillette se fait aux alentours de la St Michel (29 septembre).
Les femmes se rassemblent et l'après-midi passe à donner un petit coup de galet
ou de marteau à chaque olive, juste assez pour fendiller la peau sans abîmer la
chair. C'est tout un art, qui demande régularité et précision, pour lequel
chacune a son outil de prédilection.
On plonge aussitôt les olives dans l'eau fraîche, que l'on change ensuite tous
les jours, pendant neuf jours, ce qui permet de réduire l'amertume. Selon votre
goût, il est possible de réduire ces 9 jours rituels. Puis on prépare une
saumure : pour deux litres d'eau bouillante, 1/3 tasse de gros sel, 1 c. à
soupe d'écorce d'orange séchée, quelques feuilles de laurier, une tige de
fenouil tronçonnée et ½ c. à café de grains concassés de poivre noir ou de
coriandre.
Quand la saumure est froide, on y plonge les olives en les maintenant à l'abri
de la lumière. Au bout de quelques jours, elles peuvent être dégustées, mais
leur durée de conservation n'excède pas quelques semaines. En même temps, elles
sont tellement appétissantes qu'on a tendance à les consommer
abondamment.
Ça n'a pas du tout le même goût que les olives qu'on achète, tout comme les
olives noires.
Olives piquées
Préparation : On les cueille fin octobre. Piquées avec un bouchon dans
lequel on a fiché des épingles, à tête ronde pour ne pas se faire mal aux
doigts, on les fait tremper plusieurs jours dans un bain de saumure comme
décrit à la recette des olives cassées. Puis on les place dans un panier
largement aéré, type égouttoir à salade et on les accroche dans le côté de la
cheminée, pas trop haut, mais pas trop bas, là où les broussailles aromatiques
des nettoyages d'automne les confiront petit à petit dans leurs bonnes fumées.
Ou alors bien au Nord, sous le Mistral, qui les ratatinera et les cuira de son
souffle rugueux et pur.
Nous avons connu depuis cet été caniculaire bien des sautes de températures,
mais surtout très peu de pluie. Une grande sécheresse se manifeste, même dans
les lieux et chez les personnes de nature humide, avec l'arrivée de la
fraicheur. Pour que le feu monte sans brûler nos jus, nos yeux, notre mémoire,
notre capacité à l'empathie, il est particulièrement important en ce moment de
nous rafraîchir les yeux à la beauté des couleurs automnales, d'ouvrir nos
perspectives à la contemplation du ciel, de nettoyer le chemin des scories du
passé, de consommer des nourritures apaisantes, juteuses et onctueuses,
accompagnées de généreuses quantités de beurre clarifié, voire d'en prendre le
matin à jeûn, si votre feu vous ronge l'estomac: 1 c. à soupe de beurre
clarifié (huile d'olive dans les pays à olives), puis 1/4h après un verre de
tisane (houblon, fenouil-romarin-genévrier, angélique...), et seulement plus
tard, dès que l'appétit est revenu, votre petit-déjeûner. Cela raffermira le
courage défaillant si besoin, donnera du mou aux crispations éventuelles,
apaisera la frénésie, et fera de ce merveilleux feu qui monte le feu de joie de
nos attachements passés.
lundi 12 septembre 2016
Une super-lune approche
Par Florence le lundi 12 septembre 2016, 18:35
C'est le moment de préparer de l'eau lustrale, autour de cette super-pleine
lune ou de la
prochaine, le 16 octobre.
Ce qu'il faut : de l'eau pure, de pluie, de source...
Préparation : exposer l'eau au Sud, dans une bouteille, un bocal ou une
dame-jeanne en verre, à la lumière de la lune et du soleil pendant 9 jours
consécutifs, ou seulement un jour et une nuit pour un usage quotidien. S'il
pleut ou que des nuages couvrent complètement le ciel, couvrir la
bouteille.
Quand /où? Dans les jours qui entourent la pleine lune et l'équinoxe d'automne;
quand les contraires nous semblent irréconciliables : la nuit et le jour,
le masculin et le féminin, le Bien et le Mal... ; au matin frais avant
d'aller voir le lever du soleil, quand on est amoureux (« ...d'amour et
d'eau fraîche »), en Provence, à la montagne.
Ça fait quoi ? Ça hydrate en profondeur sans causer de production de
sécrétions, ça purifie, ça apaise, ça équilibre, comme la saveur particulière
du lever et du coucher du soleil... Ce n'est que de l'eau mais aussi un nectar,
il faut le goûter pour le sentir et le croire.
Les travaux de Masaru Emoto sur la mémoire de l'eau peuvent éclairer notre
perception de l'empreinte laissée dans l'eau par un mot, une intention, un son,
les astres... et on retrouve l'eau lustrale dans plusieurs systèmes de
médecine. En Grèce et à Rome, elle servait pour les cérémonies de purification
, les lustrations: d'un homme, d'un groupe, des champs, d'une ville... et était
censée chasser les épidémies et les mauvais esprits, et protéger les récoltes.
Comme l'eau bénite plus tard...
lundi 6 juin 2016
Pour apaiser les tensions...quelques boissons
Par Florence le lundi 6 juin 2016, 11:21
Le ciel astral est
toujours marqué de la pierre aux quatre angles, celle des situations bloqués et
des tensions irrésolues, celle qui nous pousse vers notre âme pour pouvoir
respirer. Et la température monte...
Alors, comme l'année dernière, quand il fera chaud, en cas d'inappétence, de
souffles bloqués (constipation, maux de tête...), d'anémie, de colère sans
raison, pour se rafraîchir, récupérer ses esprits dans la fournaise, et surtout
... parce que c'est délicieux:
Boisson à la rhubarbe et à la rose
Couper 5 belles tiges de rhubarbe bien nettoyées en petit tronçons. Les placer
dans une casserole avec 1,5l d'eau. Amener à ébullition et laisser bouillir à
petits feux environ 5mn avec éventuellement quelques graines d'angélique ou de
cardamome. Eteindre le feu et laisser tiédir.
Filtrer ensuite. Ajouter 2 cuillerées à soupe de sucre blond, et une cuillerée
à soupe d'eau de rose.
Petit souvenir de Nostradamus...
Boire à température sous un arbre, en écoutant "Les roses roses" de Vanessa
Paradis et Benjamin Biolay, ou en regardant les nuages.
Pour passer de la boue à la lumière et ouvrir la voie à la joie, on peut boire
un thé d'aspérule odorante.
Pour la mémoire, le repos, la stabilité et la tendresse, une infusion fraîche
de santal, camomille et écorces d'orange à la réglisse.
Pour nourrir sa chair, s'emplir de douceur, lisser les noeuds, de l'orgeat et sa version "pastis" à
l'anis et à la réglisse.
Pour la tonicité dans l'effort physique et la transpiration qui relie le dedans
et le dehors, un peu de vin sucré aux cerises et très allongé d'eau, ou de la
liqueur de cailloux allongée d'eau, ou un pastis maison très allongé. Pour
retrouver sa voix et décoincer les rouages, une panna cotta arrosée, ou un
tiramisu.
mercredi 1 juin 2016
Juin
Par Florence le mercredi 1 juin 2016, 19:47
« C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes ses haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. » Le dormeur du val,
de Arthur Rimbaud
Juin, habiter
l'espace jusqu'aux éblouissements du solstice
Sur les chemins et au bord des routes, dans les prés et les jardins, dans les
bois, tout frémit, tout s'agite. Le végétal se tend vers la lumière, s'étire
vers le soleil, à la conquête de l'espace, en épiaisons graciles, en floraisons
colorées, et nous aussi.
Élan d'inspiration, d'expansion, de création, d'échanges: ceux de l'air dans
les poumons, ceux de l'amitié, ceux de l'esprit qui se partage, se diffuse,
s'ouvre, batifole comme le papillon, bourdonne d'activité incessante comme les
insectes qui se multiplient, chante comme les oiseaux, danse comme les
prairies... Il n'est plus temps pour les régimes et les efforts physiques, mais
bien pour la douceur, qui nourrit ces envols en protégeant notre humanité.
C'est le temps privilégié de la vie de l'esprit, étirant lui aussi sa substance
vers la lumière, dans une quête affairée. Les idées, et les regards, fusent,
volages, s'effacent, s'échangent... Peu importe, c'est bientôt l'été, le temps
des vacances. « On n'est pas sérieux »... Temps de l'inspiration
libérée des contraintes, de l'adaptabilité souriante et légère, de la
respiration. Respirer le monde. Respirer au-delà du monde. Se gorger de
lumière. Aux sommets, plus près du soleil. Contempler l'espace infini, être
inspiré par la vision de l'immensité. Et oublier les démons d'Icare en sautant
par-dessus les feux de la St-Jean, rappel à notre incarnation.
Le piquant,
saveur de la saison
Quand la saveur d'une saison n'est pas naturellement présente, on peut
l'ajouter dans l'alimentation. Juin, c'est le déploiement des premières
aromatiques : après le thym de mai, fenouil, menthe, mélisse, sauge,
verveine, origan, hysope, calament, lierre terrestre... particulièrement en
terres humides où le piquant du chaud et du sec sont moins présents. Et il
semble que ce début de mois voit de l'humidité un peu partout...
S'il fait chaud et sec, on appréciera les saveurs douces, amères et
astringentes qui apaiseront le feu. Préparations de céréales en brouets comme
dans l'orgeat ou la soupe d'orge, infusions fraîches de camomille ou saveur
subtile de branches de mélisse et de menthe laissées dans la carafe le soir,
infusion d'écorces ou dilutions de vin tannique comme dans le miot qu'on
apportait aux moissonneurs pour les désaltérer, ou la sangria espagnole, ou le
vin que ma grand-mère nous diluait avec beaucoup d'eau lors des grosses
chaleur, avec des tartines de pain frotté à l'ail. Vins de fleurs, qui
ramèneront la transpiration, légumes juteux, céréales onctueuses et
légères.
On mange chaud pour soutenir le feu digestif qui se dissipe sous la
chaleur ou s'éteint sous la pluie: chaud en température, mais pas en
énergie, et léger. Aussi, contrairement à des habitudes bien arrêtées, le repas
froid n'est pas forcément celui qui nous fera profiter le mieux des chaleurs de
l'été, à moins d'être constitué d'aliments piquants et stimulants, comme la
gaspacho espagnol -un peu précoce quand même (non, ce n'est pas non plus la
saison des tomates!).
Juin, temps
du repos souriant et enchanté
Si le soleil brille et nous grille, ou même si la pluie tombe, quelque chose en
nous s'étire avec l'allongement des jours vers la manifestation, épuisant les
réserves. Aussi n'est-ce pas la saison pour s'exposer au soleil, faire des
pratiques demandant de l'endurance, avoir une intense activité sexuelle... mais
laisser venir l'inspiration et monter l'épanouissement près du chant de l'eau,
dans les berceaux de verdure, sous la générosité des futaies ruisselantes de
lumière tandis que tout s'élance. Si on suit le rythme du soleil, on dort moins
et on peut préserver sa chair et sa pulpe en faisant une sieste quand le soleil
est à son zénith. On peut aussi manger les plus gros
repas « à la fraîche », quand la température n'est pas encore ou plus
à son maximum. Les massages à l'huile rappelleront au corps sa forme et
délieront les tensions.
Cette saison est celle où l'on fait provision de chaleur interne, qui se
manifestera à la saison froide.
Se rafraîchir dans la présence à soi-même
Bien sûr, rien de plus rafraîchissant que la présence des amis et des amours,
le partage de la tendresse, la contemplation de la beauté de la nature, les
soirées à chanter et à rire, l'abandon de soi, la délicatesse... mais aussi un
lit couvert de pétales de roses, comme en Inde pour les fiévreux et les
amoureux, une maison tenue fraîche par l'humidité des voilages parfumés, une
douche des chevilles le soir à l'eau fraîche, les odeurs de fleurs comme le
jasmin, le chèvrefeuille, la rose, la fleur d'oranger...
Potée de petits pois et courgettes à l'angélique (ou à la
cardamome)
Ingrédients : une tasse de petits pois écossés (conserver les cosses pour
la soupe), 3 ou 4 courgettes, quelques gousses de cardamome ou quelques graines
d'angélique (Angelica archangelica) fraîches, une demi-tasse de crème liquide,
sel, poivre, deux cuillerées à soupe de pavot blanc ou d'amandes effilées,
quelques feuilles de menthe ou de coriandre.
Préparation : couper les courgettes en cubes et les placer avec les petits
pois dans une casserole à fond épais. Ajouter une cuillerée de beurre clarifié
et laisser fondre à couvert et à feu doux pendant une dizaine de minutes. Puis
ajouter la crème, le pavot blanc ou les amandes effilées rôties à sec, le sel
et le poivre, et les gousses de cardamome écrasées ou les graines d'angélique.
Laisser à feu doux et à couvert jusqu'à ce que la crème ait imbibé complètement
les courgettes. Servir avec menthe ou coriandre ciselée.
mardi 24 mai 2016
Recettes à l'oignon
Par Florence le mardi 24 mai 2016, 15:28
L'oignon serait, paraît-il chez mes amis indiens, né de la sueur tombée sur
terre des Asura se battant avec les dieux pour la possession de l'amrita, le
nectar d'immortalité. A ce titre il est de mauvaise réputation chez les yogis
et interdit de consommation pour nombre de rituels, tandis que pour d'autres,
ceux des divinités courroucées, il est obligatoire.
Disons que lors des situations de transformation, quand le feu monte et brûle,
il peut être très utile: pour apaiser l'inflammation du nez dans la rhinite et
certaines migraines, ou celle des yeux, celle des urines sombres...après une
soirée bien arrosée, au déclenchement de fortes pluies, pour les activités
combatives...ou au moment des saints de glace et autres traversée de queues de
comètes.
En ce moment, ça tombe bien, il est de saison, tout menu, tout neuf, tout
blanc, et il se marie particulièrement bien avec la crème, comme dans la
flammekueche.
Flammekueche
Ingrédients: farine, eau, ghee, oignons, crème, quelques lamelles de fromage de
chèvre ou de tomme, un peu de verdure
Préparation: faire une pâte avec la farine, l'eau, un peu de ghee et de sel,
comme pour une chapati. Etaler la pâte dans un moule ou à plat sur une
plaque.
Faire revenir dans du ghee suffisamment d'oignons pour couvrir la pâte d'une
couche uniforme. Etaler les oignons légèrement dorés sur la pâte. Verser
par-dessus de la crème liquide ou étaler de la crème fraîche. Ajouter quelques
lamelles de fromage pour le goût, ou des pousses d'épinards. Saler et
poivrer.
Cuire à four chaud (200° environ) pendant une demi-heure, selon la cuisson
désirée. Déguster bien chaud en apéritif, ou en plat avec une salade.
Guacamole aux feuilles de printemps
Ingrédients: une poignée de feuilles de violette ou de jeunes feuilles de
tilleul, 3 avocats mûrs, 3 petits oignons nouveaux, sel, poivre, le jus d'un
gros citron, un trait d'huile.
Préparation: mixer le tout plusieurs minutes jusqu'à une texture
uniforme.
L'oignon est particulièrement utile pour nettoyer les yeux et le nez quand il
est cru, quitte à mettre son jus directement dans les yeux ou le nez... ou
manger un guacamole.
Soupe à l'oignon et au gingembre
Ingrédients: 5 gros oignons, 1 doigt de racine de gingembre ou une branche
d'angélique fraîche, ghee, sel, poivre, 1 tasse de vin blanc, 3 feuilles de
laurier, 3 carottes, 1 branche de céleri, thym frais, pain, fromage
fondant.
Préparation: émincer finement les oignons, éplucher et râper le gingembre ou
émincer finement l'angélique. Faire blondir les oignons dans un peu de ghee à
feu doux, puis ajouter le gingembre ou l'angélique, et laisser revenir quelques
minutes encore. Déglacer avec le vin blanc, ajouter la feuille de laurier, les
carottes en tronçons et la branche de céleri ainsi qu'un litre d'eau. Laisser
mijoter à feu doux et à couvert en remuant de temps en temps jusqu'à une bonne
odeur et une consistance idéalement liée (jusqu'à deux heures). Retirer
l'angélique s'il y a lieu, les carottes et le céleri.
Cueillir des sommités de thym fleuri (en ce moment) dans le pot ou le jardin.
En garnir quelques tranches de pain au fromage et passer au four pour gratiner.
Servir sur la soupe.
Le fromage fondu est important: lui aussi est un remède aux rhinites et autres
inflammations sèches de la tête. Si on en mange, on peut ajouter pour un
bouillon plus riche un os à moelle.
Confit d'oignon
Ingrédients pour 4 personnes : 4 oignons rouges, mélasse de grenade, 1/2
c. à soupe de miel, 1/4 de tasse de vinaigre (de sureau si possible), 1 c. à
soupe de raisins secs, 1 c. à café de graines de fenouil (optionnel).
Préparation : éplucher et émincer les oignons, puis les faire suer dans du
beurre clarifié jusqu 'à évaporation complète du jus à feu doux. Ajouter
le miel, le fenouil et les raisins, et déglacer au vinaigre de sureau avec un
trait de mélasse de grenade puis faire réduire à nouveau à feu moyen en remuant
souvent. Saler au goût et mettre en bocal ou servir.
Tarte à l'oignon
Ingrédients: 4 gros oignons, 100g d'amandes entières mondées ou non, 20cl de
crème, sel, poivre, 1 branche d'angélique fraîche ou le zeste d'un citron, pâte
brisée, ghee
Préparation: monder les amandes à l'eau bouillante si nécessaire et réduire en
purée en ajoutant petit à petit la crème fraîche. Emincer finement les oignons
et les faire blondir dans du ghee avec le zeste ou l'angélique. Etaler la pâte
brisée dans un moule à tarte. Couvrir des oignons dorés et parfumés, puis de la
crème aux amandes. Saler, poivrer. Passer au four 30mn, à 200° environ. Servir
tiède avec un vin de mai à l'aspérule et une salade sauvage.
lundi 25 janvier 2016
Sueurs et rosées
Par Florence le lundi 25 janvier 2016, 12:47
Seulement le 25 janvier, et le Vivant a
basculé vers la manifestation. Les halos autour des arbres et des plantes se
sont changés en rosée, scintillante ce matin sous le soleil, jouant à travers
les brumes, et les premiers bourgeons se gonflent et s'entrouvrent de plaisir.
Des raies de lumière encore rase, veloutée par la brume, lumineuse magie d'une
céleste baguette, réveillent la vie endormie ça et là dans les prairies que les
perce-neige ont colonisées, sous les feuilles où le pressentiment d'un
mouvement après l'immobilité de l'hiver réchauffe l'humus des futures
germinations, et nimbent la forêt de pureté angélique comme la chair d'un
nouveau-né. Tout transpire... et nous aussi, nous laissons échapper cette eau
qui s'est remise à courir en nous, qui emporte le superflu et nous baptise
d'aube et de printemps dans les lumières bleutées de l'hiver.
Si ce n'est pas le cas, pour remettre la chaleur en mouvement, nous pouvons
ensemencer nos réveils d'un peu de bière, nous engager dès le réveil dans des
pratiques physiques toniques (course à pied, enchaînements d'arts martiaux,
chorégraphie...), puis quand nous avons atteint notre point de rosée et que la
conscience est bien installée dans le corps, avant d'être fatigué, attendre que
l'appétit revienne pour prendre un premier repas. C'est un temps pour les
cuissons à la vapeur, ou au bouillon, de céréales légèrement fermentées,dont la
texture résiste aux corrosions et absorbe les trop-pleins, nourrissant la
transformation et les élans: iddlis, miques de blé tendre, pâtes, crozets...
avec la douceur pectorale et légère de préparations à la crème. Les premiers
pestos, de persil, les complètent délicieusement. A moins que l'on ait envie
des textures sèches, craquantes et rugueuses, toniques aussi, des crackers,
gratins, tartes de pâte sablée, fruits secs... pour retrouver l'appétit et se
rassembler sous la chaleur vite montée, toujours avec un peu de vert. Si ça
coince, on peut avoir envie de la douceur de la pomme compotée au four, des
tisanes de sureau au lait, des fromages frais, du chou et ses jolies
bronchioles vertes...
Une autre recette de mique à la vapeur
pour mon ami Patrick
Ingrédients pour 12 miques: une tasse de semoule de blé blanche (grosse), une
tasse d'eau tiède ou d'un mélange d'eau et de lait cru, 1 c. à café d'huile ou
de beurre clarifié, du sel, une lamelle de cube de levure boulangère
fraîche
Préparation: mélanger les ingrédients dans un bol du double du volume. Faire
chauffer le four quelques minutes avec le lèche-frite plein d'eau, puis
l'éteindre et y placer le bol. Attendre à peu près deux heures que la
préparation ait doublé de volume. Placer 1 cuillerées à soupe dans un ramequin
huilé allant dans un cuiseur vapeur ou le moule d'un iddli-cooker huilé, ou
dans un four à vapeur, ou un four chauffé avec le lèche-frite plein d'eau et
rempli régulièrement. Lancer la cuisson à la vapeur. Au bout d'environ 20mn,
démouler les petits pains vapeur, tout chauds, et les consommer avec une
préparation de légumes à la crème, ou un pesto, ou des dips.
C'est nourrissant et apaisant, pur et léger, poussinant et légèrement gluant.
Miam!
jeudi 14 janvier 2016
Un petit épisode de fraîcheur
Par Florence le jeudi 14 janvier 2016, 14:53
Après ces quelques
semaines amollies par la douceur, on sent monter enfin une tonicité, une joie,
peut-être même une insensibilité au froid pour l'instant relatif, qui augurent
de quelques jours, au moins, de fraîcheur très bienvenus. Le feu monte comme à
la fin de l'été indien et nous pouvons avoir envie, pour passer ces deux ou
trois jours d'acclimatation, de nous laver la tête; de manger beaucoup de
salades avant le gel, du pesto de persil, des fruits cuits, plutôt du beurre
clarifié (terrain aride) ou de la crème (terrain humide) que de l'huile, des
nourritures sèches; d'élargir nos horizons en contemplant les levers et les
couchers de soleil dans un ciel souvent dégagé; de nous étirer, de danser; de
tout nettoyer, de jeûner, de nous extirper des boues et des
décompositions...
Puis, peut-être les nourritures onctueuses nous attireront: plats de céréales
et porridges, fruits cuits au four, potée de légumineuses au gras... et les
pratiques physiques privilégiant la lenteur et la tenue de postures en tension,
en extérieur, tandis que la joie s'épanouira, relèvera les paupières et animera
les regards, et que la pureté poussinante des matins gelés ou enneigés nous
insufflera une nouvelle jeunesse. Les tensions et la chaleur accumulées ces 6
derniers mois pourront se dissoudre dans la fraîcheur. L'amour qui n'avait
peut-être pu s'épanouir, manquant de force, à la fin de l'année viendra
éclairer notre chemin, nos projets reprendront de la vigueur, et nous aurons la
concentration nécessaire, nourrie par le froid, pour leur donner forme.
Si les
changements gonflent nos abdomens, ou qu'ils nous montent à la tête, un thé
bien fort ou une tisane astringente nous aideront à ne pas nous envoler et
relâcher les vents en excès. Dans la perspective des médecines traditionnelles,
l'"épidémie" de gastro actuelle est une réaction de nettoyage au changement de
temps, pas un virus à proprement parler: le froid s'élève, et notre corps
l'anticipe en élevant notre capacité de transformation et notre chaleur
interne, comme une chaudière. Si le ramonage n'a pas été fait, si des excès
alimentaires ou la mollesse de la douceur ont laissé des éléments non digérés
sur son chemin, la chaleur interne les conduit vers l'évacuation... et c'est
bien aussi.
Pour prévenir cela, on peut jeûner si on se sent sans appétit, boire des
citrons chauds ou une boisson au gingembre et citron, avoir une activité
physique qui demande de brûler les suppléments (à jeûn le matin de
préférence)... Cela peut aussi venir d'une irritation générale, dû à un manque
d'onctuosité, de douceur, de fraîcheur interne, ce qu'une bonne tarte au citron
peut soulager.
Quand l'enthousiasme redescendra, ou/et l'appétit, on pourra avoir envie de
s'engager dans des pratiques physiques plus toniques pour évacuer l'excès de
chaleur interne et revenir à la douceur. Ou de passer au hammam ou au sauna, de
se faire masser à la farine... tandis que les yeux conserveront un temps la
douceur et l'éclat paisible des moments de fraîcheur.
Porridge
aux châtaignes
Porridge inspiré du chè vietnamien et du kheer indien
Ingrédients: lait cru, boulgour, noisettes, châtaignes sèches réhydratées une
nuit, raisins secs, cardamome et anis ou racine d'angélique fraîche, eau de
rose, vanille ou cannelle, sucre, agar-agar.
Préparation: faire chauffer 1 tasse d'un mélange d'eau et eau de rose avec 1/2
de c. à café d'agar-agar. Laisser bouillir 2-3 mn à feu doux, y dissoudre une
cuillerée à soupe de sucre blond, puis éteindre et verser dans un contenant de
manière à obtenir une couche d'environ 1 cm. Quand le mélange a refroidi,
mettre au frais.
Faire rôtir à sec une poignées de noisettes étalées dans une poêle ou une
casserole pendant environ 10 mn (le temps qu'elles exhalent une bonne odeur),
puis les placer dans un torchon qu'on replie sur elles et les frotter encore
chaudes à 'intérieur du torchon. Toute la peau ne partira sans doute pas...
Concasser ensuite les noisettes.
Verser un litre de
lait cru et 1l d'eau dans une casserole de 3l, avec 4 c. à soupe de boulgour,
une grosse poignée de châtaignes coupées en 4, la poignée de noisettes, 1 c. à
soupe de raisins secs type sultanas (non acides), un petit morceau de racine
d'angélique fraîche ou 1 c. à café de graines de cardamome pilées et 1/2 c. à
café d'anis, et un peu de cannelle (avec l'angélique) ou de vanille (avec la
cardamome): 1/2 bouchon d'extrait, ou les graines d'une gousse fendue et
évidée. La vanille et la cannelle permettent de mettre moins ou pas de sucre.
Laisser cuire feu doux jusqu'à épaississement léger et réduction d'1/3.
Quand le mélange a tiédi, ajouter la gelée d'eau de rose coupée en petits dés.
Sucrer si on le souhaite. Servir tiède ou froid selon l'envie.
Quand? Au moment où les sucs se concentrent pour l'arrivée du froid, quand la
chaleur interne monte et bouillonne, après une longue marche dans la forêt
fraîche et humide, pour les nuits ensemble.
mercredi 6 janvier 2016
Propositions de menus du moment
Par Florence le mercredi 6 janvier 2016, 18:21
Mon jasmin est couvert de bourgeons de fleurs, de petites fleurs de lilas
éclosent des bourgeons, des cerisiers fleurissent... C'est fou! Pour les
engorgements (début d'angine par exemple), lime and ginger ale: gingembre
frais, jus de citron, eau gazeuse, miel... comme au printemps! Et pour suivre
les rafales de vent et l'agitation des souffles, du mouvement: celui des
bulles, celui de notre corps..., et des ombellifères (graines de cumin, carvi,
anis, fenouil, carotte...) pour dompter les souffles capricieux qui nous
gonflent peut-être.
Petits-déjeûners: porridge d'orge aux écorces d'orange amère confite et aux
fruits secs; pain d'épices, chantilly, gelée d'orange amère, thé noir ou
infusion de frêne; pains d'orge, tomates séchées, mozzarella, thé d'orge
grillée; soupe de légumes; tranches de citron entières confites au beurre et au
sucre, thé noir, fontainebleau et coulis d'orange amère; tartines bien grillées
et beurre, ghee et marmelade d'orange amère, thé à la menthe.
Déjeûners: céleri rémoulade aux pommes granny, pâtes fraîches, compote de
bigarade aux épices, poêlée de chou; potée de laitue et pois cassés, gratin de
millet à la crème, salade radis noir et roquette; croque au brouillé de lait et
légumes racine confits, salade mélangée, pesto.
Goûters: tarte au citron,
bradj,
sabayon, cornes de gazelle, boules de riz vapeur farcies au sésame noir.
Dîners: soupe de légumes douce-amère aux pruneaux, mique (pâte à pain,
éventuellement farcie, pochée dans le bouillon ou la soupe, voire à la vapeur,
et délicieusement gorgée de jus); bûche de légumes chaude, sauce raifort et
amandes, salade verte; brioche vapeur farcie à la compote de légumes, pesto de
cresson ou de persil.
Brioches vapeur aux haricots
Ingrédients pour 12 brioches :
- pâte: 2 tasses de farine T55, 3/4 de tasse de farine de riz, 1/4 cube de
levure boulangère fraîche, 1/2 tasse de sucre blond, ½ cuillerée à café de sel,
1 tasse de lait tiède, 1 c. à soupe d'huile;
- farce: 1 tasse de haricots secs trempés la veille, 4 shiitaké (ou lentins de
chêne) réhydratés, oignon, sel, poivre, carotte, mélasse d'épine-vinette
(maison) ou de grenade (épiceries orientales), ou amchoor (poudre de mangue
séchée, en épicerie indienne)/ ou carottes, poireaux, pommes de terre,
épine-vinette, ghee, poivre, sel/ ou chou vert, carvi, gingembre, pommes de
terre...
Préparation: Faire un levain avec le lait tiède, la levure fraîche, 6 c. à
soupe de farine et 1 c. à café de sucre. Laisser reposer 30mn dans un endroit
tiède.
Ajouter le reste de farine de blé, la farine de riz, le sucre, le sel, l’huile,
mélanger puis pétrir jusqu’à ce que la pâte se décolle des doigts.
Laisser lever la pâte à température ambiante pendant quelques heures dans son
récipient recouvert d’un torchon humide, jusqu'à ce que qu'elle double de
volume: elle doit être aérée, souple, et non collante.
Pendant que la pâte repose, on prépare la farce: cuire les haricots à l'eau
avec 3 feuilles de laurier. Détailler les légumes et les champignons et les
faire revenir dans un peu de ghee en commençant par les oignons seuls. En fin
de cuisson, mouiller avec un peu de mélasse acidulée, ou un mélange d'eau et de
poudre de mangue. Ajouter les haricots grossièrement égouttés et laisser cuire
encore quelques minutes. Saler, poivrer.
Diviser la pâte en douze boules. Aplatir grossièrement en rond et garnir de
haricots aux légumes. Refermer en plissant le bord de la pâte centimètre par
centimètre. La forme finale est celle d'une bourse. Placer dans un cuiseur
vapeur ou pocher à l'eau bouillante.
Pain d'orge
Ingrédients : 500g de farine d'orge (en coop bio), 1/4 de cube de levure
de bière, 1 verre de lait, 1 c. à soupe de beurre clarifié
Préparation : Mettre la farine dans un plat large avec le sel et le
beurre. Sabler entre les mains. Délayer la levure dans le lait tiédi et
mouiller la farine sablée avec. Pétrir jusqu'à obtention d'une pâte non
collante, ferme et souple, en ajoutant de l'eau petit à petit selon les
besoins.
Fariner le plan de travail puis diviser la pâte en deux. Aplatir chaque boule
sur une épaisseur d'environ deux doigts. Recouvrir d'un linge humide et propre
et laisser lever environ deux heures. Cuire à feu doux dans un tajine en
retournant, ou dans une poêle en fonte avec couvercle, ou au four.
L'orge ne lève quasiment pas, il est donc normal d'obtenir un pain peu gonflé,
et c'est délicieux.
Brouillé de lait
Ingrédients: 1l de lait cru, 25cl de crème fraîche, 1 tasse de petit-lait aigri
restant d'une précédente préparation ou le jus d'un citron
Préparation: Faire chauffer le lait avec la crème. Quand le lait monte, verser
le petit-lait, peu à peu, jusqu'à la formation du caillé. Éteindre le feu et
laisser reposer quelques minutes. Transférer ensuite le caillé dans un torchon
ou un linge fin et rincer sous l'eau froide. Accrocher ensuite le linge de
façon à laisser le petit-lait s'égoutter.
Récupérer le caillé quand la consistance est encore très moelleuse mais sans
excès de liquide.
Dans une casserole au bain-marie, placer le caillé, saupoudrer de curcuma pour
donner de la couleur, saler, ajouter quelques fleurs comestibles de saison
(bourrache, souci, courgette...) éventuellement et transférer sur des tartines
grillées.
Recette extraite de mon livre "La Voie Lactée", aux
éditions Assa.
dimanche 20 décembre 2015
Ay que calor!
Par Florence le dimanche 20 décembre 2015, 13:05
"Voie lactée ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses
Regret des yeux de la putain
Et belle comme une panthère
Amour vos baisers florentins
Avaient une saveur amère
Qui a rebuté nos destins
Ses regards laissaient une traîne
D'étoiles dans les soirs tremblants
Dans ses yeux nageaient les sirènes
Et nos baisers mordus sanglants
Faisaient pleurer nos fées marraines
Mais en vérité je l'attends
Avec mon coeur avec mon âme
Et sur le pont des Reviens-t'en
Si jamais reviens cette femme
Je lui dirai Je suis content
Mon coeur et ma tête se vident
Tout le ciel s'écoule par eux
O mes tonneaux des Danaïdes
Comment faire pour être heureux
Comme un petit enfant candide.(...) Apollinaire, "Alcools"
La Loire s'étale toujours mollement
apparente entre les bancs de sable nombreux et inhabituels, les levers et
parfois les couchers de soleil flamboient rose dans des cieux enfantins, les
plantes du début du printemps font leur apparition (quelques fleurs de lilas
pointent leur nez): il fait doux, très doux, trop doux pour la saison. Là où le
calendrier lunaire prévoyait de la neige, il y a la fraîche douceur des matins
et la langueur des après-midis. Les discours se font plus tendus, la conduite
vraiment risquée pour les vélos face à des voitures impatientes, les conflits
naissent puis s'apaisent faussement, les égos s'affirment à n'importe quel
prix... Les déséquilibres de la saison produisent des déséquilibres d'humeur:
inflammations de toute sorte, frilosité, raideurs psychologique et physique,
insomnie, sécheresse ou tension de la zone ORL...
Heureusement, si on suit son instinct, et les plantes qui nous montrent le
chemin, on peut danser avec ce faux printemps, y puiser l'espoir d'une chaleur
après le coup de froid des événements de novembre, et sans doute cette chaleur
nous permet-elle aussi de ré-ouvrir nos coeurs et les échanges que pépient les
oiseaux joyeux.
Quelques aliments pas désagréables peuvent nous aider à ré-ouvrir ces échanges
si on est un peu tendu et ne pas tout voir en noir et blanc, pour avoir enfin
ensuite le courage et la fraîcheur nécessaires de descendre en nos tréfonds y
affronter les cauchemars et les doutes qui ont pu y naître: les poires (par
exemple les incomparables poires en biodynamie de
Patrick Couté sur les marchés Beaujardin et Velpeau de Tours), les premières
oranges amères, pour les écorces (recette
ici) qui vident la vésicule biliaire de ses colères noires et favorisent le
courage, le souffle du bas et le relâchement, la tarte au citron aux vertus
pectorales qui permettent l'éclosion de la douceur, ainsi que la production de
mucosités lors de phénomènes inflammatoires, le risotto d'orge dont je parle
souvent, la panna cotta pour désaltérer les tissus en profondeur et "vider son
sac" aussi, le vin allongé d'eau ou de fruits comme en été pour transpirer, un
pesto de roquette à la pâte de noisette et au gingembre, une salade de radis
noir yaourt et roquette, une poêlée de chou au carvi, une compote de carottes
au lait à la cannelle, beaucoup de céréales onctueuses pour nourrir la paix et
parce que c'est la saison, une cuillerée à soupe d'huile d'olive ou de noix le
matin à jeûn et quelques gouttes d'huile de noisette ou d'amande dans le nez
("mets de l'huile"), le piquant des cressons et du raifort pour nous rendre
moins piquants nous-même, mais aussi le repos quand le corps le demande,
l'alternance de douches froides et chaudes ou un bain chaud avec transpiration
suivi de friction et d'une douche froide, l'exposition à la lune bientôt pleine
ou les aliments appropriés qui y ont été exposés (riz au lait, eau...), le tai
chi en appui sur les cuisses sans forcer pour ne pas ajouter de tension, les
étirements, la contemplation des horizons sur la Loire, de la lune et des
étoiles, et le soin de nos pieds qui paraissent bien loin de nous en ce moment
... Grâce et harmonie pour transformer la chaleur en tendresse et clarté, même
flamboyante s'il le faut.
Une fois encore, même si
c'est Noël, comptons sur notre appétit et nos désirs plutôt que sur des
traditions appropriées à un temps qu'il n'a pas fait depuis quelques années à
Noël. Foie gras, dinde et marrons par 19°C, ça peut couper l'appétit pour
longtemps... Soyons créatifs!
Recette de la tarte au citron
Ingrédients: deux jaunes d'oeufs, 135g de sucre blond, 10 cl de jus de citron,
le zeste râpé de 3 citrons, 1 citron entier, 160g de beurre clarifié
(c'est l'ingrédient qui change tout), pâte sablée.
Préparation: cuire la pâte sablée dans des moules à tartelettes ou dans un
moule à tarte. Fouetter vigoureusement les jaunes et le sucre, puis ajouter le
jus des citrons quand le mélange est clair. Placer au bain-marie ou dans une
casserole épaisse, idéalement en cuivre-inox, sur feu doux et laisser épaissir
en fouettant de temps en temps sans ébullition. Retirer alors du feu et laisser
rafraîchir soit en posant dans un saladier rempli de glaçons, soit lentement à
température ambiante. Une fois prise, fouetter la crème avec le beurre clarifié
jusqu'à une texture complètement unie et soyeuse, puis garnir la pâte cuite à
la spatule ou rafraîchir et garnir à la poche à douille. Mettre au frais la/les
tarte/s. Dans une poêle, faire chauffer une cuillerée à soupe de ghee et y
placer le citron restant découpé en tranches fines bien étalées sur la poêle.
Laisser les tranches devenir translucides à feu doux puis saupoudrer de sucre
et caraméliser légèrement à feu moyen. Ajouter les tranches en décoration sur
la crème.
Les tranches de citron seules sont mon remède favori aux extinctions de voix
dûes à trop de chaleur et de sécheresse.
Recette du risotto
d'orge
Ingrédients: orge perlée, poireaux, cardamome, poivre de setchuan, poivre,
beurre clarifié, sel, parmesan ou autre fromage sec au goût neutre.
Préparation: faire cuire l'orge dans 3 fois son volume d'eau. Ajouter de l'eau,
et du parmesan râpé en quantité désirée, puis saler au goût, et cuire à nouveau
à petit feu pour obtenir un mélange crémeux. Pendant ce temps, émincer finement
les poireaux. Faire chauffer du beurre clarifié, et y laisser revenir quelques
secondes les épices fraîchement moulues, puis le poireau jusqu'à ce qu'il soit
bien moelleux et fondu. Mélanger l'orge et les poireaux et remettre quelques
minutes sur le feu puis servir.
Recette de la panna cota
Ingrédients: lait cru, crème liquide, agar-agar, vanille, amande amère.
Préparation: faire chauffer un peu de lait où l'on aura dilué l'agar-agar (une
cuillerée à café bombée pour un litre de préparation) jusqu'à ébullition. Y
ajouter la crème et chauffer à feu doux sans laisser monter à ébullition.
Laisser rafraîchir en fouettant toutes les demi-heures, et ajouter les extraits
d'amande amère et de vanille quand c'est tiède. Laisser prendre au
réfrigérateur. Déguster avec une cuillerée d'amaretto, ou un coulis acidulé,
par exemple de la mélasse de
pommes ou de la gelée d'orange amère.
Une petite chanson ici
pour les guerrières un peu découragées, pour relâcher un peu de pression, ou
ici,
toujours du "pays du matin frais".
Je ré-active les commentaires après une manip qui devrait limiter les spams...
vendredi 11 décembre 2015
Noël approche...
Par Florence le vendredi 11 décembre 2015, 17:56
I
''Un chant de la terre qui tourne, et de
mots choisis en conséquence,
Croyais-tu que c'était cela les mots, ces lignes verticales?
Non, ce n'est pas cela, les mots, les mots essentiels sont la terre et la
mer,
Ils sont dans l'air, ils sont en toi.
Croyais-tu que c'était cela les mots, ces sons délicieux qui sortent de la
bouche de tes amis?
Non, les mots véritables sont plus délicieux que cela.
Les corps humains sont des mots, des myriades de mots
(Dans le plus beau poème reparaît le corps de l'homme ou de la femme, bien
formé, naturel, gai,
Et chacune de ses parties est valide, active, réceptive, sans pudeur et n'a que
faire de la pudeur).
Air, terre, eau, feu -voilà des mots,
Moi-même je suis un mot comme eux -mes qualités et les leurs se compénètrent-
mon nom ne signifie rien pour eux,
Même si on le disait dans les trois mille langues, qu'est-ce que l'air, la
terre, l'eau, le feu connaîtraient de mon nom?''
Walt Whitman, Chant de la terre qui tourne
Le
ciel est bien sombre et bien maussade en Touraine, la violente flèche de Mars
et Uranus met en lumière les tourbes de Pluton ... Pourtant, si l'on s'arrache
aux lumières factices des écrans, le regard plonge dans les vastes horizons nus
de l'hiver sur la Loire étalée. L'espace emplit le regard et le coeur, le dos
se redresse, une respiration s'installe qui anime la flamme du coeur, et la
folie des courses de Noël, dont la vanité apparaît si cruelle cette année,
semble puiser à nouveau à ses racines de tendresse et de partage. Peut-être
tous ceux qui sont autour de moi dans la rue, faisant la chasse aux cadeaux,
sont-ils seulement là pour se croiser, pour participer à ce joyeux flot
pétillant le long des rues marchandes, heureux de pouvoir saisir le prétexte de
l'achat pour rencontrer d'autres "mots" et former une jolie phrase tendre. Sans
doute...
Au moment du triomphe de la nuit sur le jour, quand la lumière du Divin Enfant,
le nôtre à tous, germera du fond de l'année, j'en appelle à la neige.
Puisse-t-elle, plus tangible que les brumes qui rendent tous les contours
vaporeux et doux mais s'efface avec le jour, nous envelopper de sa lourdeur et
de sa pureté. Puisse-t-elle éteindre encore les sons, les odeurs, et
l'agitation sans fin, pour nous permettre d'écouter notre chant, et celui des
habitants de notre coeur. Puisse-t-elle de sa blancheur illuminer le fond de
l'hiver, et amener le froid qui rosit les joues, fait monter la joie et éclaire
la conscience. Puisse-t-elle même embarrasser les communications factices qui
nous emmènent au loin, nous empêchant de voir tout prêt de nous.
Le corps a besoin
de la lumière des saveurs subtiles, de la délicatesse des textures travaillées,
de l'ancrage que donnent les saveurs astringentes, et de l'apaisement des
céréales et de la saveur douce (je viens d'ailleurs de découvrir que le
caractère wa, signifiant paix en japonais, 和, est formé des caractères
"céréale" et "bouche").On peut n'avoir envie que de céréales, de lait, de
fruits, de safran, de crème... pendant un temps. Ou de nourritures qui
purifient des émotions peut-être perçues comme des impuretés ou des poisons de
ces dernières semaines. Au lieu de nous tourner vers les gendarmes de
l'extrême, purifions notre intérieur: endives braisées, soupe miso, salades
sauvages, pommes, tsampa... tous aliments qui sont aussi des dépolluants, et
nous permettront de faire face aux transformations nécessaires, voire de les
enfourcher joyeusement.
Voici une recette de tatin d'endives:
Ingrédients : un rouleau de
pâte feuilletée au beurre, 6 endives, de l'origan, de l'hysope (facultatif), du
thym et des écorces d'oranges, du miel, du beurre clarifié, sel, poivre,
parmesan râpé.
Préparation : couper les endives en deux dans le sens de la longueur.
Faire chauffer 1 cuillerée à soupe de ghee dans une poêle. Ajouter une
cuillerée du mélange d'écorces d'oranges (ou de zeste), de thym, d'origan et
d'hysope. Placer les endives face large reposant sur le fond de la poêle et
laisser braiser à feu doux et à couvert avec un peu d'eau, pas complètement
cependant. Quand elles sont encore fermes, saler et poivrer puis les disposer
dans un plat à tarte éventuellement couvert de papier cuisson, face large
contre le fond toujours. Saupoudrer de parmesan et ajouter une ½ cuillerée à
soupe de miel. Couvrir avec le rouleau de pâte feuilletée et mettre au four
préchauffé à 180° pour 30mn. Retourner aussitôt à la fin de la cuisson et finir
éventuellement de dorer dans l'autre sens. Servir chaud en entrée par
exemple.
On peut remplacer le parmesan par une chantilly au raifort.
Suggestion de menus pour Noël, ou le Nouvel An:
Vin
de noix
Feuilletés au chèvre et aux poires; koftas de chou vert, sauce raifort et
amandes; crackers aux graines et dips; fruits secs rôtis aux épices et
aromates
Bûche de légumes
Velouté de cresson
Duo de purée de céleri et dauphines de potimarron aux noix; ou polenta grillée
aux baies d'épine-vinette
Canard ou seitan à l'orange
Fromages
Mont-Blanc sur pain d'épices de neuf mois
Liqueur d'angélique
ou
Feuilletés au fromage; fruits secs rôtis aux épices et à l'orange; crackers et
dips
Crème de pois cassés au gingembre
Tourte de courge musquée
Topinambours sautés aux pommes et au safran
Feuilles de bettes farcies à la polenta et aux baies d'épine-vinette
Chutney de poire et mandarine
Salade de feuilles de violette, cardamine et angélique au citron
bergamote
Pesto de cresson et avocat, crackers aux graines de courge
Pain d'épices et crème glacée rose et safran au champagne
Une reprise d'une petite chanson
d'Anne Sylvestre
''La terre ne refuse rien, elle est suffisamment généreuse,
Les vérités de la terre attendent continuellement, elles ne sont pas si cachées
d'ailleurs,
Elles imprègnent toutes choses et se transmettent elles-mêmes volontiers,
Transmettant un sentiment et une invitation, je ne cesse de dire quelque
chose,
Je me tais, pourtant si vous ne m'entendez pas, à quoi vous suis-je
utile?
Enfanter, améliorer, si j'en suis incapable, à quoi donc suis-je utile?''
Walt Whitman, Chant de la terre qui tourne
La bande-annonce d'un film à voir:
"Les délices de Tokyo", et d'un autre tout aussi émouvant et délicat
"Le goût des merveilles". Ils sortent bientôt...
vendredi 9 octobre 2015
Les Orionides et les Draconides: à la diète!
Par Florence le vendredi 9 octobre 2015, 17:33
Certains d'entre vous ont
éprouvé l'envie soudaine de se mettre à la diète ces derniers jours, que ce
soit bouillons de légumes et compotes ou monodiète. Peut-être leur corps
anticipait-il l'effet du passage de la terre dans le nuage des Draconides (pic
les 8 et 9 octobre), particulièrement puissantes cette année, et qui offrent
encore pendant quelques jours, grâce à une lune peu visible (même si elle
ornait magnifiquement le ciel ce matin au levant, semblant faire de son
croissant une coupe pour la splendide Vénus), de jolies pluies d'étoiles
filantes. Comme je l'ai déjà expliqué souvent sur ce blog, mon professeur
Philippe Cougnot attirait notre attention sur les changements dans la
composition de l'atmosphère terrestre lors du passage dans les queues de
comètes, rappelant les traditions de pays à l'astrologie mieux développée, où
il est coutume de jeûner dans ce cas. J'ai aussi fait le lien avec les moments
d'accumulation des doshas dans le corps que mentionne la médecine ayurvédique.
En ce moment, pitta s'accumule, ce que l'activité intense cette année des
Draconides, jointe à celle des Orionides plus étalée sur le mois d'octobre (pic
autour du 21 octobre), rend particulièrement apparent. En cas d'inappétence, de
nausée, de douleurs articulaires, de paupières lourdes au réveil...
une diète est donc tout à fait appropriée,
au moins de produits animaux, ainsi que les autres moyens de pacifier pitta:
purgation, don du sang en l'absence de praticien habilité à pratiquer une
saignée sur les endroits appropriés, consommation d'aliments rafraîchissants,
doux, acides et astringents, ou des acides astringents qui revitalisent pitta
comme l'épine-vinette, le coing, la prunelle, la grenade, les cormes... On peut
aussi boire l'eau d'un verre dans lequel une cuillerée d'argile a trempé
pendant la nuit, et recommencer quelques jours, 1/2 h avant le petit-déjeuner,
ou profiter de la bernache ou du bourru qui sont disponibles en ce moment (moût
de raisin fermenté, faiblement alcoolisé).
Le regard nettoyé, on devient particulièrement sensible à la splendeur d'une
branche inclinée, d'un oeil allongé, d'une couleur devinée dans les arbres, du
couchant... et on peut se laisser habiter par les bonheurs d'octobre, mois de
la grâce et l'union des contraires.
Si on a grand faim, le nez qui coule, l'impression d'être collé au plafond, la
nuque un peu raide..., une bonne cuillerée à soupe d'huile d'olive ou de beurre
clarifié chaud le matin à jeûn 1/2h avant le petit-déjeuner, voire des
gargarismes à l'huile en plus, un bain de pieds à la moutarde le soir
(deux-trois cuillerées à soupe de graines écrasées ajoutées à l'eau chaude au
dernier moment), des postures ancrées dans les cuisses
lors des pratiques matinales, ou une marche tonique dans les brumes du matin,
ainsi que la contemplation des couchers de soleil dans l'espace infini,
aideront à passer cette période où Mercure va quasiment stationner en face
d'Uranus.
Idées de menu en l'absence de diète ou pour après:
Petits-déjeuners: porridge sans lait à la compote de pommes; coing cuit au
four, bsissa à l'eau; fouace légère au safran ou cuchaule gruyérienne, birnel
ou pommée , émulsion de coing cuit au beurre, tartines grillées, beurre
clarifié et pommée, infusion de houblon.
Déjeuners: potée de châtaignes aux coings, mâche aux fruits secs; tourte de
courge, salade mélangée; salade radis noir et roquette au kéfir, poêlée de
choux, gratin d'orge.
Goûters: gâteau vapeur farci à la compote de haricots, pomme ou coings au four,
tatins de poires/coings/pommes; bradj
Dîners: soupe de maïs et poivrons rouges, salade (mélange de mauve, violette,
pissenlit, pourpier, roquette, fraisier, chicorée...), tarte sablée à la
verdure; potée de poulet aux coings, polenta, salade; gratin de bettes, soupe
minestrone.
Bradj, ou gâteau de semoule
Ingrédients : 500g de semoule fine de blé ou d'orge, 500 g de pâte de
dattes/abricots/figues/pommée/poires tapées..., 1 grosse tasse de beurre
clarifié, sel, cannelle, clou de girofle, verveine, zeste d'orange
Préparation : Faire un puits avec la semoule. Y verser le beurre clarifié
et la pincée de sel. Rassembler comme pour une pâte sablée, et ajouter de l'eau
pour lier, sans pétrir.
Diviser en 2 boules et laisser reposer.
Sur une feuille de papier sulfurisé ou sur un marbre huilé, étaler la pâte de
dattes en deux disques au rouleau bien huilé. Saupoudrer avec les épices.
Sur un marbre ou sur une feuille de papier, étaler la moitié d'une boule de
pâte en rond. Ajouter par-dessus un disque de dattes, puis un autre disque de
pâte. Sceller les bords. Etaler au rouleau sur une épaisseur de 1 cm ou moins.
Faire cuire sur une poêle de fonte ou un tajine en terre à feu doux, des deux
côtés. Recommencer l'opération avec l'autre disque de dattes. On peut aussi
étaler en rectangle ou en carré et découper des losanges de pâte, mais il faut
faire attention, lors de la cuisson, que la pâte de fruits ne coule pas et ne
brûle pas.
Potée de poulet aux
coings
Ingrédients: 2 cuisses de poulet entières, 1 coing, 4 feuilles de laurier, 1
cuillerée à café de coriandre pilée, 1 cuillerée à café de gingembre râpé ou de
lamelles d'angélique fraîche, 1 bâton de cannelle, poivre au goût, 1 cuillerée
à soupe de beurre clarifié,une grosse pincée de filaments de safran, rue ou
asa-foetida.
Préparation: faire chauffer du ghee dans une casserole, ajouter le gingembre ou
l'angélique, 1/4 de cuillerée à café d'asa-foetida ou une branche de rue, et
les cuisses de poulet. Laisser revenir à feu doux et à couvert environ 10
mn.
Au bout de ce temps, ajouter le coing pelé et coupé en tranches, 1l d'eau ou de
bouillon, et les épices. Laisser cuire à couvert à feu moyen environ 3/4h. Au
bout de ce temps, la viande sera devenue juteuse et tendre, la sauce aura pris
une consistance crémeuse et une jolie couleur. On peut saler, ou pas. A servir
décoré éventuellement avec des baies d'épine-vinette, avec de la polenta ou de
la semoule, ou autre... On peut, si on est végétarien, préparer le même plat à
base de châtaignes crues pelées.
Je suis désolée, j'ai dû re-désactiver les commentaires en raison du nombre
impressionnant de spams...
mardi 15 septembre 2015
C'est l'automne...
Par Florence le mardi 15 septembre 2015, 16:46
Dans les ors et les roses commençant,
parfois seulement en bordure des feuilles, dans la fraîcheur relative des
nuits, dans les couleurs traînantes des couchers de soleil plus présents, c'est
l'automne. Les oiseaux se rassemblent, les cyclamen sont de sortie, et la
vigne, l'épine-vinette, les érables, les pêchers et les cerisiers, déploient
déjà leur palette. L'équinoxe, point d'équilibre avant le basculement dans la
nuit de l'année, moment de suspension entre le jour et la nuit, le froid et le
chaud; la montée et la descente, la manifestation et le retrait.. approche.
Dans les textes sur les pouls, il est conseillé de le prendre au moment où les
lignes d'une main tendue deviennent visibles, à l'aube, parce qu'à ce moment le
pouls se situe dans le canal central, celui de la pratique spirituelle.
Certaines pratiques, particulièrement collectives, se font au lever ou au
coucher du soleil, dans cette parenthèse éphémère. Il en est de même à
l'équinoxe: c'est un moment privilégié pour suspendre tout jugement, laisser
les contraires se fondre, prendre de la hauteur et, après les moissons et les
rangements de la Vierge, contempler le monde avec la sérénité et l'amour
inconditionnel de la Balance.
De même, quand le soleil sera plus
présent, et que la nature s'enflammera plus avant, notre soif sera apaisée par
l'eau exposée aux rayons de la lune et du soleil, et ainsi purifiée,
particulièrement autour de la pleine lune, mais pas pendant l'éclipse de lune
rouge qui arrive. Le mieux est de la placer dans des bouteilles en verre sur le
rebord de la fenêtre, ou des Marie-Jeanne. Nous exposer également à la lumière
de la lune et du soleil, en dormant en extérieur, ou fenêtre grande ouverte,
contribue à la grande purification en route avant l'hiver. Et la lune est un
des meilleurs anti-rides...
De même que les arbres commencent à perdre leurs feuilles, et que les doshas
ont saturé le corps avec les nuages, nous pouvons ressentir le besoin de nous
délester du superflu, de ce qui n'a pas fructifié ou germé, de le remettre en
circulation, et de vider les placards. Les occasions de donner ne manquent
pas... Donner son sang aussi, pour alléger le feu qui brûle en nous, surtout
pour ceux qui rougeoient comme les arbres.
Le Birnel, ou sirop de
Liège, ou raisinée, ou coignarde, ou birnenkraut...
En Suisse, on récolte les poires à cidres, les Cordier, restées sur les hautes
futaies de l'année pour en faire, début octobre, dans les villages, dans un
grand chaudron de cuivre, un sirop après une cuisson au feu de bois de 36h.
Cette réserve servira à sucrer ou agrémenter toutes sortes de préparations,
dans un pays où le sucre est resté jusqu'au 19ème siècle l'apanage des gens
aisés. En France, parce que nous avions des colonies, nous avons perdu cette
tradition aux environs du XVIIème siècle. Alors pourquoi ne pas la faire
revivre? Je me souviens de tous les fruits abandonnés dans les vergers en
Provence pour cause de calibre non-conforme...
Moi, je le prépare avec tous les fruits abîmés ou trop mûrs du jardin, ceux qui
ne passeront pas l'automne, ou même les prochains jours, et que je n'ai pas
l'appétit ou l'envie de manger. Cela change suivant les années: raisins,
pommes, poires, coings, nèfles, sureau... Votre maraîcher préféré en a
certainement aussi à vous vendre à petit prix.
Voici une recette, très simple par rapport aux raffinements des traditions: la
"pommée" se faisait avec les pommes à cidres, sinon elle était désacidifiée au
carbonate de chaux, la raisinée se fait avec les poires Cordier, et de
nombreuses variétés de pommes ont disparu de nos marchés: la Peau-de-Vache, la
Rouge Bruyère, la Rousse de l'Orne... Il y a des constantes dans le produit
obtenu:
- l'onctuosité, grâce à la pectine des fruits,
- la douceur, avec une touche de caramel, et une grande richesse aromatique et
subtile
- la couleur, toujours inspirante, qui varie du caramel au violet
Quand? Quand les sucs se concentrent avant l'hiver, quand le verger
est plein de fruits qui vont se perdre, quand ça sent la pomme et le houblon,
quand un bel été indien appelle la douceur, quand le feu brûle à l'intérieur,
quand il y a trop d'eau dehors ou dedans.
Avec quoi? Avec une brioche au safran et de la crème double, comme en
Gruyère, sur des tartines beurrées, avec du fromage, dans une tarte, un gâteau,
avec un plat de légumineuses, une viande, en chutney: avec des épices comme la
"moutarde de Bénichon" gruyérienne, comme base de sauce...
Ca fait quoi? C'est doux, nourrissant, généreux, fécond et apaisant.
Et, quelle surprise, cela ne crée aucune acidité à la digestion. Parfait comme
base d'une mélasse bienfaisante. Si on fait toute la préparation à l'ancienne,
en se relayant autour du feu allumé sous un grand et beau chaudron de cuivre,
en une longue veillée communautaire, ça rapproche et retisse des liens
chaleureux avant l'hiver, comme les veillées de vannerie, d'écorçage des noix
et noisettes... et toutes les fêtes agricoles.
Comment fait-on? Pour un litre de préparation, il faudra sans doute 10
kg de fruits.
On les débarrasse des parties éventuellement abîmées, puis on les couvre d'eau,
sans les peler ni les épépiner.
A faible ébullition, on patiente jusqu'à ce qu'ils se soient complètement
défaits, puis on filtre une première fois, et on remet à cuire pour opérer la
réduction.
On écume au fur et à mesure de la formation d'une mousse dense d'écume.
Quand le couteau laisse une trace dans le
jus versé sur une assiette, il faut éteindre le feu.
On peut mettre immédiatement en bocaux et fermer à chaud, même si la
conservation ne pose aucun problème.
Traditionnellement, les fruits sont pressés au pressoir, mais j'aime bien cette
méthode, plus simple si on n'a pas de pressoir, et qui donne une préparation
plus onctueuse encore.
Ca prend combien de temps? Environ 6h pour 10kg de fruits, mais cela
dépend de leur richesse en jus. Cela dépend aussi de votre feu, de la largeur
et de la conductibilité de votre contenant.
On peut aussi cuire plus avant, par exemple les prunelles, à feu très très
doux, sur une large surface, jusqu'à l'obtention d'une pâte qui, en séchant sur
une plaque, fera une feuille souple, un "cuir" de fruit.
mercredi 2 septembre 2015
Un petit coup de frais, de tendre et de doux: recettes
Par Florence le mercredi 2 septembre 2015, 17:59
Les
températures ont fraîchi et il reste à peine quelques jours pour cueillir les
feuilles de pêcher nécessaire au rinquinquin. Quand on veut
qu'il vieillisse bien, on les cueille après le 15 août et la récolte des
pêches, et avant le 15 septembre... On en met deux poignées, après les avoir
essuyées, dans un litre de bon rosé de Provence, avec 1/2 tasse de sucre blond
ou 3 cuillerées à soupe de miel de lavande, et on laisse macérer deux semaines.
Comme les fleurs et les fruits, les feuilles ont des propriétés laxatives et
adoucissantes. Au moment où la fraîcheur naissante permet au corps de relâcher
les souffles et la chaleur accumulés pendant l'été, la pêche infuse sa douceur
dans notre corps.
A déguster à
jeûn le matin par temps frais et humide, quand on a du mal à se réveiller, ou
dilué, avec des feuilles de menthe et des pêches macérées en morceaux, par un
après-midi radieux d'été indien qui emporte le coeur dans l'immensité, en
écoutant "Are you?" de The Soil & The Sun.(lien dans la colonne de
droite)
On peut aussi faire provision de bsissa, comme déjà évoqué.
Faire rôtir 300g d'orge dans une poêle à feu doux jusqu'à une belle couleur
marron. Puis, faire de même avec 100g de pois chiches et 1 c. à soupe de
graines de lin. Eteindre le feu et placer dans la poêle chaude 50g de graines
d'anis vert, 50g de graines de fenouil, et 50g de graines de coriandre. Passer
le tout au moulin pour obtenir de la farine. Mêler la farine obtenue avec 100g
d'un mélange de fruits secs locaux (noix, noisettes, raisins, pommes,
épine-vinette, amandes...) et repasser au moulin.
A consommer cuite
dans le lait ou le bouillon pour être bien nourrissante par temps frais et
humide, avec éventuellement du miel ou de la mélasse de raisin ou de pommes, en
petit-déjeuner quotidien; pétrie avec du beurre clarifié et du miel, découpée
en losanges luisants, et croquée comme un gâteau avec un thé ou une tisane pour
être stimulante et énergétisante, par temps ou climat sec et chaud, lors de
voyages ou de randonnées; cuite avec un peu d'eau ou de bouillon, et salée...
Elle peut aussi constituer la base d'une mono-diète purifiante et délicieuse,
avec un peu de poivre, qui permettra de relâcher chaleur et sécheresse de l'été
sans excès de flamboiement, pendant les derniers jours de rétrogradation de
Vénus (jusqu'au 6 septembre).
vendredi 7 août 2015
Sous les étoiles filantes
Par Florence le vendredi 7 août 2015, 21:16
Astringent, acide et anti-oxydant, très
riche en vitamines, le verjus est ce qu'il y a de plus proche au goût de
l'amla, remède très utilisé de l'Ayurveda, même si ses qualités de lourdeur et
d'onctuosité le rendent tout de même différent. Il contribue à régénérer les
phénomènes de chaleur interne, et à apaiser les souffles.
Quand? Sur le versant des orages d'été, quand St Laurent pleure ses larmes
d'étoiles filantes dans le ciel (au moment où la Terre traverse le nuage des
Perséides: entre fin juillet et mi-août), quand on est déjà fatigué par la
rentrée à venir, quand sécheresse et dureté dominent, quand la chaleur a amené
un certain épuisement des forces.
Ça fait quoi? Ça rend tendre, comme les viandes avec lesquels il est cuit dans
certaines recettes anciennes (présent dans presque la moitié des recettes du
premier "Viandier" de Taillevent), ça redonne la joie et le tonus, à temps pour
la Rentrée, ça rend juteux et pulpeux, ça rafraîchit, ça chasse les colères et
débloque les souffles.
Ingrédients:
grappes de raisins vert, eau, sucre ou sel si on veut.
Préparation: égrener les grappes. Placer les grains dans une casserole en inox,
couvrir à peine d'eau et laisser bouillir doucement 30mn. Filtrer, saler
éventuellement, et embouteiller. Pas besoin de le conserver au frais. Écumer de
temps en temps. Le plus prisé était blanc, quand l'écumage avait achevé de le
clarifier. Si on veut, on peut en faire un sirop en ajoutant du sucre.
Autre méthode: presser les grains au pressoir, pas à la centrifugeuse. Saler et
consommer.
Comment l'utiliser:
- frais, en limonade,
avec un peu de miel et d'eau
- pour monter une mayonnaise sans oeufs, avec juste de l'huile et de la
moutarde
- pour attendrir une viande, ou un poisson, dans l'eau de cuisson
- en alternative de l'omni-présente tomate, comme acidifiant dans les plats, de
même que le coulis de prunes sauvages ou les pruneaux
- en vinaigrette, ou comme base de sauces
- en marinades attendrissantes
La pluie arrive... ou est arrivée. Toute dureté s'amollit sous sa douceur de
mousson. Temps pour l'eau fraîche et la paresse, la couette et les gâteaux, une
certaine mélancolie aussi, qui nourrissent le renouvellement de la tendresse,
tandis que la terre et nos corps sourient de toutes leurs ouvertures à l'eau et
aux étoiles qui tombent. Le soleil a entamé sa redescente, avec notre
en-thous-iasme, et les blondes prairies fauchées, les fruits mûrs, les plantes
annuelles séchées..., les premières feuilles mortes. Les promesses et les élans
du printemps et de l'été ont porté leurs fruits, ou se sont asséchés par manque
d'enracinement, l'inspiration du solstice va nourrir la descente progressive
vers les très-bas, à laquelle les rituels des moissons rendaient la joie.
Comme les nuages s'accumulent dans le ciel, les doshas s'accumulent dans le
corps et libèrent avec la pluie les excès d'humeur. S'ils ne peuvent le faire,
on peut observer une catarrhe des organes, ou un certain découragement,
provisoire, que des substances astringentes comme l'achillée, la feuille de
frêne, de noyer... et les aromatiques aideront à passer si nécessaire. C'est le
moment de l'année où le corps est le plus faible, la diminution des liquides
entravant les éliminations. Besoin de nettoyer l'engorgement par le
nettoyage quotidien de la langue pour une belle voix, du nez avec de l'eau
salée qui adoucira une éventuelle irritation des yeux et liquéfiera les
excrétions, des oreilles peut-êtres irritées, et du système digestif avec des
nourritures digestes et chaudes, des céréales vieilles, des soupes de
légumineuses, ou éventuellement la pratique de shanka prakshalana sous la
direction d'une personne compétente. Cet été nous a emmené dans les hauteurs,
avec ses températures élevées souvent alliées à des nuits fraîches, aussi le
temps est venu de retrouver la présence, à travers des préparations onctueuses,
sans trop de fermentations (type pain, galette...). Les préparations de
céréales qui ne fermentent pas sont à privilégier: maïs avant la nouvelle
récolte, orge rôtie, riz grillé, semoule...
Temps d'utiliser les solanacées que sont tomates, poivrons, aubergines et
pommes de terre. Le miel à la nature chaude et sèche est bienvenu avec la
nourriture, également un peu de vin vieux ou aromatisé (hypocras, vin de noix,
de feuilles de pêcher, d'épine, de violette...) avant les repas, et la joie
contenue dans les substances aromatiques largement présentes en ce moment
colore les plats: graines d'ombellifères telles que fenouil, carvi, anis,
plantes aromatiques comme la menthe, le calament, l'origan, l'angélique... mais
aussi le laurier qui chasse les vents dans toutes les préparations.
Les fruits pulpeux nourrissent les jus et
la chair du corps, tout en purgeant des excès: prunes sauvages ou cultivées,
baies de sureau, mûres, pêches, premières poires et pommes, raisin primeur...
Si c'est jour de soleil, on peut en manger en quantité le matin à jeûn. Ce sera
bientôt le moment d'une éventuelle cure de raisin local (pas de muscat en
Touraine!) dont la lourdeur et l'onctuosité nourriront les tissus
asséchés.
Si la chaleur monte excessivement dans le haut du corps, on peut prendre des
bains de pied chauds avec deux bonnes cuillerées à soupe de gros sel par temps
frais uniquement, ou faire couler au godet ou à l'éponge un peu d'eau froide
sur chaque épaule en alternance, au soir tombant, quand la chaleur de la
journée se manifeste avec la tiédeur de la nuit. Si la température descend, les
bains tièdes suivis de frictions du corps -à la serviette, au gant de crin ou
de hammam- peuvent chasser la sensation de lourdeur et de déprime, et faire
circuler ce qui stagne. Aux parfums qui montent avec la pluie répondent ceux
dont on peut voiler son corps et ceux qui s'échappent des armoires pleines aux
sachets de lavande, d'aspérule, de calamus, d'iris... nouvellement cousus. Une
fois lavés, frottés, parfumés, on peut se mettre aux pratiques internes qui
permettront d'accumuler de la force, de la chaleur, et de l'ancrage.
Propositions de menus:
Petits-déjeuners: une cuillerée de vin de noix, reines-claudes, porridge d'orge
grillée aux fruits secs ou bsissa; pêches au vin de pêcher, Fontainebleau
(recette ici) à l'angélique,
infusion de feuilles de frêne ou tisane d'achillée; tartines grillées, lait à
la guimauve et à la fleur d'oranger, confiture de noix vertes; panini
végétarien et soupe de légumineuse au basilic et à la coriandre.
Déjeuners: riz grillé aux baies d'épine-vinette (en vente sur internet
uniquement, ou issues de cueillette), salade de tomates et basilic au verjus,
poêlée de verdure; taboulé de boulgour d'orge, persil et menthe, compotée
épicée d'abricots, feuilles de vignes farcies, bouillon de légumes aux épices;
salade "feuille de chêne" aux herbes fraîches, tian de légumes, losanges de
polenta grillée à l'origan et aux écorces d'orange, coulis de prunes à la
cannelle.
Goûters: tatin de poires au gingembre; panna cota et coulis à la liqueur;
feuilleté de figues; bradj, véritable pâte de guimauve (à la racine de
guimauve!); confit de lentilles vertes.
Dîners: soupe de lentilles et légumes aux pruneaux, riz vieux; salade feuille
de chêne aux herbes du jardin, bouillon de légumes épicé au beurre clarifié et
au verjus, riz sauvage; figues au four farcies au fromage, pourpier, pain
d'orge, soupe de pâtisson et courgettes; soupe de pourpier au verjus,
mercredi 24 juin 2015
Recette pour apaiser les coeurs brûlés
Par Florence le mercredi 24 juin 2015, 21:15
Orge à la
crème et aux concombres
Le bon moment: quand on pique-nique par une belle journée chaude et
ensoleillée, quand on se sent fatigué et tout sec, quand la chaleur nous monte
à la tête, quand "c'est la misère", quand on a trop marché en plein soleil,
après le stress des examens, après une dispute...
Ca fait quoi? C'est tout tendre et bien nourrissant, ça fluidifie, ça rassure,
ça rajeunit et ça rafraîchit.
Ingrédients pour 3 personnes: 1 tasse d'orge, 3 tasses d'eau, 1/2 tasse de
crème liquide, 1/2 concombre, 1/2 cuillerée de graines de moutarde noire, le
zeste râpé d'1/2 citron, sel, poivre, graines d'angélique (optionnel)
Préparation:
- faire rôtir légèrement l'orge à sec dans une poêle jusqu'à une couleur
beige
- la mettre à cuire dans les 3 tasses d'eau jusqu'à ce que l'eau soit
absorbée
- pendant ce temps, éplucher le concombre, enlever les graines et le détailler
en petits cubes que l'on fera "blanchir" 2 mn dans de l'eau bouillante
- faire chauffer 1 cuillerée à café de ghee, y mettre les graines de moutarde
et les laisser crépiter quelques secondes avant de les mélanger à la
crème
- ajouter du sel, du poivre fraîchement moulu, , et assembler tous les
ingrédients dans la casserole d'orge
- laisser chauffer à feu très doux 2 à 3 mn et servir tiède avec par exemple
une soupe de courgette et petits pois, ou un bouillon de lentilles et d'herbes,
ou parsemer de menthe fraîche
Si les souffles sont très perturbés, on peut écraser une gousse d'ail avec la
moutarde dans le ghee.
mercredi 3 juin 2015
Avant les grosses chaleurs
Par Florence le mercredi 3 juin 2015, 14:29
En cas d'inappétence,
de souffles bloqués (constipation, maux de tête...), d'anémie, de colère sans
raison, pour se rafraîchir, récupérer ses esprits dans la fournaise, et surtout
... parce que c'est délicieux:
Boisson à la rhubarbe et à la rose
Couper 5 belles tiges de rhubarbe bien nettoyées en petit tronçons. Les placer
dans une casserole avec 1,5l d'eau. Amener à ébullition et laisser bouillir à
petits feux environ 5mn avec éventuellement quelques graines d'angélique ou de
cardamome. Eteindre le feu et laisser tiédir.
Filtrer ensuite. Ajouter 2 cuillerées à soupe de sucre blond, et une cuillerée
à soupe d'eau de rose.
Petit souvenir de Nostradamus...
Boire à température sous un arbre, en écoutant "Les roses roses" de Vanessa
Paradis et Benjamin Biolay, ou en regardant les nuages.
Dans ce billet, quelques
"trucs" pour faire face à la chaleur soudaine.
samedi 23 mai 2015
Recette de l'orgeat
Par Florence le samedi 23 mai 2015, 15:47
Je ne sais pas si la
pluie a lavé nos cieux mais il me semble qu'une certaine corrosion est à
l'oeuvre. C'est le moment de préparer de l'orgeat.
Orgeat à l'ancienne
Le bon moment: Quand l'irritation monte, quand la chaleur brûle, quand la
colère ou la fièvre nous emportent, quand on a du mal à respirer ou que les
bronches sont irritées. En temps de chaleur forte et de matin frais. A la
saison des amandes fraîches et des bourdonnements d'insectes.
Ca fait quoi? Ca apaise, ça repulpe, ça rafraîchit, ça allège et ça décrispe.
Cela favorise aussi l'expectoration, empêche catarrhes et saignements (avec le
benjoin), et permet à la joie pure de monter.
Ingrédients: 1/2 tasse d'orge perlée, 200g d'amandes fraîches ou 2 cuillerées à
soupe de purée d'amandes blanches ou 200g de graines des 4 semences froides
(courge, citrouille, melon, concombre), sucre au goût, 1/2 cuillerée à café de
teinture de benjoin ou d'extrait d'amandes amères.
Préparation: Faire cuire l'orge perlée dans 1,5l d'eau jusqu'à ce que l'eau
prenne une teinte laiteuse, environ 3/4h. Filtrer et ajouter les amandes
fraîches décortiquées et pilées ou la purée d'amandes. Redonner un bouillon.
Laisser refroidir et filtrer à travers un torchon propre et mouillé.
Sucrer au goût et ajouter l'extrait d'amandes amères ou la teinture de benjoin.
On peut aussi aromatiser à la fleur d'oranger en plus. Servir à température.
Garder au frais, pas plus de 24h, sauf avec la teinture de benjoin. Un dépôt se
forme, ce qui est normal: il suffit d'agiter gentiment la bouteille pour que la
coloration laiteuse redevienne uniforme.
On peut réutiliser l'orge en risotto, et le reste d'amande fraîche filtrée pour
épaissir une soupe ou une autre préparation.
On trouve la teinture de benjoin sur internet, les pharmacies ne l'utilisant
plus pour leurs préparations.
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